Souris vs Fée des dents
« Maman, ‘ai u’e dent qui ‘ouge ‘eaucoup, tente de s’exprimer ma fille tout en tenant entre le pouce et l’index la dent incriminée.
- Elle va bientôt tomber ma chérie. Elle ne te fait pas mal au moins ?
- Non, ça va, fait-elle en sortant ses doigts de sa bouche. Quand elle sera sous mon oreiller, j’aimerai que cette fois, ce soit la fée des dents qui passe. »
Je vous vois écarquiller les yeux, derrière votre ordinateur. Donc, pour vous situer le truc, je vous fais un bref résumé :
Toute petite, Juju regardait le dessin animé ‘Franklin’ (une tortue qui vit avec ses parents dans une maison en forme de carapace, et dont les amis sont les autres animaux de la forêt). Et dans ce dessin animé, l’un des épisodes montrait ledit Franklin triste de n’avoir pas de dent à mettre sous son oreiller (ben oui, les tortues n’ont pas de dent…), alors que ses amis, eux, avaient droit à des cadeaux distribués par la fée des dents, et non par la petite souris (forcément, puisque la souris doit être une des amies de la tortue)(cherchez pas, j’ai raison). D’où le fait que ma fille, depuis le jour où elle a commencé à perdre ses dents de lait, me parle de la fée des dents.
Sauf que ma gamine, pas folle, choisit en fonction de son humeur si c’est la fée des dents qui passera ou la petite souris. La première ramène un cadeau, la seconde une pièce.
Et là, je m’interroge : quand j’étais môme, la souris mettait royalement une pièce de un ou deux francs, une de cinq si vraiment elle était dans un bon jour. Aujourd’hui, c’est passé du simple ou triple (et dire qu’on nous annonçait que l’euro ne ferait pas augmenter les prix !)(vous n’y avez pas cru non plus, pas vrai ?). Et chez moi, c’est non seulement passé du simple au triple par rapport à la pièce (je mets au moins une pièce d’un euro, ce qui est un minimum supérieur au maximum que j’avais moi au même âge)(vous suivez ?), mais en plus, parfois, il faut que ce soit un cadeau, suivant les desiderata de ma pitchounette…
« Maman ! Regarde, ça y est, elle est tombée !
- C’est bien ma chérie, on va la mettre dans un mouchoir pour ne pas la perdre et que la souris la trouve.
- Non, pas la souris ! Je t’ai dit la fée !
- Oui mais, ma belle, c’est dimanche aujourd’hui…
- Et alors ? Une fée, ça ne travaille pas le dimanche ???
- Ah, ben en fait, je ne sais pas. Mets-la sous l’oreiller, on verra bien…
- Bonne nuit maman.
- Bonne nuit ma chérie. »
La soirée se passe. Tranquillement. Je vaque à mes occupations et vais me coucher. Je me réveille le lendemain, en même temps que ma fille et un flash me traverse le neurone : Nom de Dieu ! J’ai complètement oublié la dent… Je n’ai pas le temps de réagir plus que ma fille vient dans ma chambre, un peu (beaucoup) déçue :
« La fée n’est pas passée…, dit-elle d’un ton malheureux (et là je ne peux pas encore accuser le théâtre puisqu’à l’époque, elle n’en faisait pas…).
- Ma chérie, tu sais, le dimanche, la plupart des gens se reposent…
- Ben oui, mais d’habitude, la petite souris passe, si la fée ne passe pas…
- Elles doivent être aux 35h toutes les deux, maramonné-je.
- Quoi ?
- Non, rien, je parlais toute seule en disant des bêtises. Ecoute, je suis certaine que ce soir, elle passera. D’accord ? »
De fait, c’est la souris ET la fée des dents qui sont passées toutes les deux.
La culpabilité d’une mère, c’est curieux comme ça peut se traduire, pourvu que son enfant retrouve son sourire (même édenté)…
N’empêche, tout augmente…
- Elle va bientôt tomber ma chérie. Elle ne te fait pas mal au moins ?
- Non, ça va, fait-elle en sortant ses doigts de sa bouche. Quand elle sera sous mon oreiller, j’aimerai que cette fois, ce soit la fée des dents qui passe. »
Je vous vois écarquiller les yeux, derrière votre ordinateur. Donc, pour vous situer le truc, je vous fais un bref résumé :
Toute petite, Juju regardait le dessin animé ‘Franklin’ (une tortue qui vit avec ses parents dans une maison en forme de carapace, et dont les amis sont les autres animaux de la forêt). Et dans ce dessin animé, l’un des épisodes montrait ledit Franklin triste de n’avoir pas de dent à mettre sous son oreiller (ben oui, les tortues n’ont pas de dent…), alors que ses amis, eux, avaient droit à des cadeaux distribués par la fée des dents, et non par la petite souris (forcément, puisque la souris doit être une des amies de la tortue)(cherchez pas, j’ai raison). D’où le fait que ma fille, depuis le jour où elle a commencé à perdre ses dents de lait, me parle de la fée des dents.
Sauf que ma gamine, pas folle, choisit en fonction de son humeur si c’est la fée des dents qui passera ou la petite souris. La première ramène un cadeau, la seconde une pièce.
Et là, je m’interroge : quand j’étais môme, la souris mettait royalement une pièce de un ou deux francs, une de cinq si vraiment elle était dans un bon jour. Aujourd’hui, c’est passé du simple ou triple (et dire qu’on nous annonçait que l’euro ne ferait pas augmenter les prix !)(vous n’y avez pas cru non plus, pas vrai ?). Et chez moi, c’est non seulement passé du simple au triple par rapport à la pièce (je mets au moins une pièce d’un euro, ce qui est un minimum supérieur au maximum que j’avais moi au même âge)(vous suivez ?), mais en plus, parfois, il faut que ce soit un cadeau, suivant les desiderata de ma pitchounette…
« Maman ! Regarde, ça y est, elle est tombée !
- C’est bien ma chérie, on va la mettre dans un mouchoir pour ne pas la perdre et que la souris la trouve.
- Non, pas la souris ! Je t’ai dit la fée !
- Oui mais, ma belle, c’est dimanche aujourd’hui…
- Et alors ? Une fée, ça ne travaille pas le dimanche ???
- Ah, ben en fait, je ne sais pas. Mets-la sous l’oreiller, on verra bien…
- Bonne nuit maman.
- Bonne nuit ma chérie. »
La soirée se passe. Tranquillement. Je vaque à mes occupations et vais me coucher. Je me réveille le lendemain, en même temps que ma fille et un flash me traverse le neurone : Nom de Dieu ! J’ai complètement oublié la dent… Je n’ai pas le temps de réagir plus que ma fille vient dans ma chambre, un peu (beaucoup) déçue :
« La fée n’est pas passée…, dit-elle d’un ton malheureux (et là je ne peux pas encore accuser le théâtre puisqu’à l’époque, elle n’en faisait pas…).
- Ma chérie, tu sais, le dimanche, la plupart des gens se reposent…
- Ben oui, mais d’habitude, la petite souris passe, si la fée ne passe pas…
- Elles doivent être aux 35h toutes les deux, maramonné-je.
- Quoi ?
- Non, rien, je parlais toute seule en disant des bêtises. Ecoute, je suis certaine que ce soir, elle passera. D’accord ? »
De fait, c’est la souris ET la fée des dents qui sont passées toutes les deux.
La culpabilité d’une mère, c’est curieux comme ça peut se traduire, pourvu que son enfant retrouve son sourire (même édenté)…
N’empêche, tout augmente…