[Confinement] Ecriveuse et Peinturlureuse
Comme je vous l’ai avoué, il y a peu de temps, mon alter-ego, Ecriveuse, fait partie de moi depuis des lustres. Nous avons appris à vivre ensemble, tout en nous chamaillant, évidemment, mais en général, ça fonctionne pas mal.
Sauf qu’en ces temps de confinement, étrangement, l’inspiration des mots me (nous, pardon) fait un peu défaut.
Du coup, un autre alter-ego s’est fait connaître. Oh, elle (oui, encore une fille), n’a pas le talent de la première mais…
« Ah ben merci !!! »
Oups. Elle m’entend aussi.
« Non mais, faut me comprendre ! je n’avais plus tenu un pinceau depuis… Pfff la classe de 3ème ! Je suis nullissime en dessin ! Pourquoi tu crois que je suis à l’aise avec les mots ?!
- C’est ça, intervient alors Ecriveuse. Tu as choisi la facilité, du coup ! Sympa pour moi… »
Je retiens un soupir blasé qui n’échappe ni à l’une, ni à l’autre, et je ne suis pas loin de penser que les journées vont être longues et pas seulement à cause du confinement…
« Écoutez, les filles, si vous pensez que c’est dur pour vous, mettez-vous à ma place deux secondes, ça vous changera !
- Oh, mais on y est à ta place ! renchérit Peinturlureuse.
- Ça c’est clair ! rebondit Ecriveuse.
- Dans ce cas, vous comprendrez que dessiner est libérateur, …
- Ah ah ah, fait Peinturlureuse.
- Dans le sens où je me sens libre sans modèle, sans technique, alors qu’écrire, ça fait partie de moi.
- A mon tour de ricaner, rigole Ecriveuse.
- STOP !!! »
Personne n’a l’habitude que je crie. Même pas elles. Du coup, le silence se fait. Enfin. Je reprends :
« Vous pouvez pensez ce que vous voulez, les filles. Je fais ce que je veux, quand je le veux. Libre à vous de me bouder. Mais franchement, ce serait dommage… »
Le silence persiste. Et moi je respire. Avant de déposer le clavier et de reprendre les pinceaux.
Non mais !