[Confinement] Confinement jour je ne sais plus lequel

Publié le par Ecriveuse

Je ne parlerai pas de moi mais d'elle, celle que j'ai un jour appelée Ecriveuse.
L'action de nommer semble également donner une existence. D'où, sans doute, une forme de schizophrénie parfaitement assumée et, en général, non problématique. En tout cas, jamais pour nous deux.

Quand Ecriveuse se manifeste, je lui cède bien volontiers la plume ou le clavier, pour qu'elle aligne les mots et les émotions, ou coups de gueule, qui ne parviennent pas à s'exprimer par ma voix.

Si vous êtes parvenu au bout de cette très lapidaire 'présentation', que n'êtes effrayé ni par l'absurde, ni par le cynisme, ni par l'ironie, faisons connaissance. Je vous promets qu'Ecriveuse sera critique, certes, mais toujours bienveillante.

Enfin, sauf à vous exprimer en mode SMS: là, je ne réponds de rien si vous faites saigner nos yeux...
 
 
Confinement jour je ne sais plus lequel. Moi et mon double. Ou mon amie imaginaire. Ou mon autre moi... Pfff qu'importe
« Tu fais quoi ? »
Encore cette voix que je connais depuis toujours et qui raisonne dans ma tête. Bon, j’ai presque 47 ans et je sais au moins qu’elle ne me veut aucun mal. Elle est parfois incisive et même drôle…
« Ah ben merci ! C’est comme ça que tu me vois ? Vraiment ?
- Non mais, tu comprends, les autres, eux, ils ne te connaissent pas !
- Ben voyons, et ton pseudo Ecriveuse ? il vient d’où à ton avis ? »
Bon, Ok, qu’est-ce que je peux répondre à ça, alors qu’Ecriveuse est mon alter Ego…
« Au moins, tu reconnais publiquement que je ne suis pas une amie imaginaire ! Et donc, tu fais quoi ? »
Bordel, je suis confinée (bon dans une grande maison, avec possibilité de m’isoler, je ne vais pas me plaindre, mais bon sang, elle le sait !).
« Ouais, je le sais bien sûr, mais je suis curieuse et tu n’arrives pas à mettre les formes ! »
Ok, elle veut jouer, jouons :
« Je crée un monde pour un Jeu de Rôle que je dois maîtriser. Donc oui, ça me prend un peu de temps.
- PFRRRRRRR »
Je perçois un éclat de rire même pas dissimulé. NON MAIS SANS BLAGUE !!!
« Alors, ma très chère Ecriveuse, d’abord, mon monde est créé et même viable. Ensuite si je n’existais pas moi, tu n’existerais pas non plus ! »
Assez satisfaite de ma sortie, je m’attendais à du silence. Mais c’était oublier que mon double imaginaire (ou pas si imaginaire que ça) avait plus de répartie que moi :
« Sans déconner ? Tu es sûre de ce que tu avances ? Mais sans moi, quelque part, tu n’existerais pas, et surtout pas sur les réseaux sociaux ! »
Ok, là, elle marque forcément un point. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, et j’ai TOUJOURS le dernier mot :
« Oui je suis sûre de ce que j’avance : si je n’existe pas, TU n’existes pas. En revanche je reconnais que j’ai besoin de toi. Donc on peut avancer s’il te plaît ? J’ai bien fini mon monde mais j’ai besoin de toi pour le faire vivre… »
Un silence.
Et une voix :
« Bon d’accord. Alors voilà ce que moi j’imagine… »

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