Chacun son style
Parler avec les tripes, vomir certains mots
N’est pas de ma compétence, de mon ressort…
Je ne vois pas l’intérêt d’énoncer tout haut
Et de manière emphatique, le sordide, le gore…
De la même façon, écrire ces maux là
Ne sera pas plus imagé, juste plus laid…
J’effleure la poésie, j’effeuille les pieds,
Mais la brutaliser, je ne m’y résous pas…
Pourtant, ces mots-là, je ne les renierai pas…
Mais s’ils ne servent que de diapason faussé,
Pourquoi, en ce cas, vouloir les utiliser ?
Je n’ai plus 15 ans, ma quête est le juste « la »
Vouloir impressionner, par un vocable fort
Ne signifie pas hurler, à raison ou à tort…
Je préfère, dans les fruits de notre langue,
Les synonymes plus doux, vivant sous la gangue…
Bien sûr que certains auteurs sont remarquables,
Et développent avec un Art très consommé
Ces termes glauques, ces clichés redoutables…
Autant leur laisser, puisqu’ils savent les manier…
Peut-être que je mentalise trop mes sens,
Mais je me cantonne surtout, avec patience,
A n’évoquer que dans la stricte épuration
Ce qui reste après que meurent les émotions…
Chacun son style, sa verve, ses éléments,
Parcours et vécu étant toujours personnels,
Je fais au mieux, pour ma vérité, mon réel,
En tâchant d’autopsier tous mes (res)sentiments…