Page Blanche
Page blanche, comme un de ces doux silences,
S’ouvrant sur un monde de tendre patience…
Les mots s’y inscrivent seuls, sans violence,
Laissant se réveiller peu à peu mes sens…
A chaque fois, le rêve de la perfection
Plane sur la virginité immaculée,
Comme si cette redoutable obsession
Pouvait un jour devenir ma réalité…
Le chef d’œuvre est peut-être là, dans cette page,
Des lignes et des lignes pas encore écrites,
Un roman qui traverserait tous les âges,
Une nouvelle remarquablement transcrite…
A moins que ce ne soit un poème vivant,
Echo lointain de mes désirs adolescents :
C’est par eux que j’ai commencé à rédiger,
En vrac, les débuts d’émoi me faisant vibrer…
Je ne crois pas viser une célébrité,
Juste être fière, un jour, d’avoir enfin trouvé
Cet assemblage de lettres vraiment parfait
Qui parvient à faire en sorte de s’envoler…
Une façon, la mienne, ni pire, ni mieux,
Que d’autres manières de se pérenniser,
De s’attribuer parcelle d’éternité,
Et de pouvoir mourir le cœur léger, heureux…
En attendant, la question ne se pose pas :
L’heure n’est pas encore au repos mérité,
Cette page est déjà noire et raturée,
La prochaine, qui sait, sera le premier pas…