Le devoir de mémoire (sic)
Ah mais tiens, il me semblait qu’il existait déjà celui-là ! Depuis 1986 au moins, lors de la première cohabitation, quand Chirac était premier sinistre de Mittérand…
Je m’en souviens parfaitement bien (ce qui est assez rare pour le souligner) parce que la seconde guerre mondiale est une des périodes de l’Histoire sur laquelle j’ai le plus travaillé, pour moi-même (oui, même à 13 ans, on peut prendre du plaisir à apprendre loin des sentiers battus…).
Je me souviens que j’avais, à la demande de ma prof d’histoire, fait le cours à sa place, à toutes les classes de 4ème de mon collège. Et j’avais bien fait les choses puisque j’ai été notée alors que ça ne devait pas être noté. J’avais même eu 20. Pour un exposé, c’est quand même pas rien.
Je me souviens des images que j’ai vues et revues. Des témoignages que j’ai lus et relus. Des heures que j’ai passées à écouter mon père qui m’expliquait les tenants et les aboutissants de cette périodes.
Je me souviens de presque tout, d’autant que je travaille à l’écriture d’un roman qui se prétendra historique sur le sujet.
Sauf que.
La nouvelle mouture du devoir de mémoire, c’est de donner un petit fantôme à nos petits vivants, qui devront donc apprendre le nom d’une des victimes de leur âge, et apprendre aussi qui ils étaient.
Je me souviens que j’avais une dizaine d’années quand mon père m’a emmenée visiter un fort lorrain qui avait servi de lieu de transit pour futurs déportés.
Je me souviens que j’ai fait des cauchemars pendants 6 mois, et que je rêvais surtout que je restais enfermée toute seule dans ce fort…
Je n’ai pas fait l’ENA ni sciences Po. Je ne suis donc pas capable de comprendre notre camembert président et son génie. Je ne peux que constater, à mon pauvre niveau, que loin, très loin du génie, c’est d’un manque total de respect pour la vie. Non, ne hurlez pas tout de suite !
Et si on partait du principe que les enfants doivent, avant tout, vivre leur vie d’enfant ?
Et si on se disait qu’ils avaient bien le temps de côtoyer l’horreur sans bornes des photos, reportages, textes, qui donnent toute la dimension de l’inhumanité de certains courants de (non) pensée ?
Et si on arrêtait de vouloir pipolariser tout et n’importe quoi, façon Elysée’Ac ?
Bien sûr qu’il faut enseigner l’Histoire aux enfants. Mais en vertu de quoi demander à nos enfants de se gaver des horreurs de la Shoah dès 10 ans ? Pourquoi ne pas plutôt, en ce cas, leur demander de se souvenir des enfants morts de faim en Afrique, ou victimes des guerres actuelles ?
Je veux protéger les miens. Je ne veux pas qu’ils puissent faire des cauchemars et qu’ils culpabilisent parce qu’eux, ils sont en vie, choyés, et protégés. Je veux leur enseigner tout ce que je sais, mais à leur rythme. En fonction de leur âge.
Ils ont le temps. Tellement le temps…
Je m’en souviens parfaitement bien (ce qui est assez rare pour le souligner) parce que la seconde guerre mondiale est une des périodes de l’Histoire sur laquelle j’ai le plus travaillé, pour moi-même (oui, même à 13 ans, on peut prendre du plaisir à apprendre loin des sentiers battus…).
Je me souviens que j’avais, à la demande de ma prof d’histoire, fait le cours à sa place, à toutes les classes de 4ème de mon collège. Et j’avais bien fait les choses puisque j’ai été notée alors que ça ne devait pas être noté. J’avais même eu 20. Pour un exposé, c’est quand même pas rien.
Je me souviens des images que j’ai vues et revues. Des témoignages que j’ai lus et relus. Des heures que j’ai passées à écouter mon père qui m’expliquait les tenants et les aboutissants de cette périodes.
Je me souviens de presque tout, d’autant que je travaille à l’écriture d’un roman qui se prétendra historique sur le sujet.
Sauf que.
La nouvelle mouture du devoir de mémoire, c’est de donner un petit fantôme à nos petits vivants, qui devront donc apprendre le nom d’une des victimes de leur âge, et apprendre aussi qui ils étaient.
Je me souviens que j’avais une dizaine d’années quand mon père m’a emmenée visiter un fort lorrain qui avait servi de lieu de transit pour futurs déportés.
Je me souviens que j’ai fait des cauchemars pendants 6 mois, et que je rêvais surtout que je restais enfermée toute seule dans ce fort…
Je n’ai pas fait l’ENA ni sciences Po. Je ne suis donc pas capable de comprendre notre camembert président et son génie. Je ne peux que constater, à mon pauvre niveau, que loin, très loin du génie, c’est d’un manque total de respect pour la vie. Non, ne hurlez pas tout de suite !
Et si on partait du principe que les enfants doivent, avant tout, vivre leur vie d’enfant ?
Et si on se disait qu’ils avaient bien le temps de côtoyer l’horreur sans bornes des photos, reportages, textes, qui donnent toute la dimension de l’inhumanité de certains courants de (non) pensée ?
Et si on arrêtait de vouloir pipolariser tout et n’importe quoi, façon Elysée’Ac ?
Bien sûr qu’il faut enseigner l’Histoire aux enfants. Mais en vertu de quoi demander à nos enfants de se gaver des horreurs de la Shoah dès 10 ans ? Pourquoi ne pas plutôt, en ce cas, leur demander de se souvenir des enfants morts de faim en Afrique, ou victimes des guerres actuelles ?
Je veux protéger les miens. Je ne veux pas qu’ils puissent faire des cauchemars et qu’ils culpabilisent parce qu’eux, ils sont en vie, choyés, et protégés. Je veux leur enseigner tout ce que je sais, mais à leur rythme. En fonction de leur âge.
Ils ont le temps. Tellement le temps…