S'il n'en reste plus qu'un...
Je ne me suis jamais vraiment penchée sur la première guerre mondiale alors que j’ai éclusé bon nombre de livres et de documents en tout genre sur la seconde.
Pourquoi cette entrée en matière ?
Parce que l’avant-dernier Poilu, Louis de Cazenave, est mort hier à l’âge de 110 ans.
Et c’est le terme ‘avant-dernier’ qui m’a fait prendre conscience d’une chose : il ne reste plus qu’un seul survivant de la der des ders, Lazare Ponticelli, également 110 ans.
En feuilletant le net, j’apprends que Jacques Chirac souhaitait que lorsque le dernier Poilu quitterait ce monde, il soit enterré au Panthéon, avec les honneurs nationaux, ce qu’aussi bien Cazenave que Ponticelli ont fermement réfusé, en alléguant, non sans raison, que c’était avant qu’il aurait fallu faire quelque chose pour ceux qui étaient dans les tranchées, qu’il n’était pas question que le dernier soit au Panthéon, alors que tant d’autres, près de 9 millions, sont tombés entre 1914 et 1918.
Deux choses m’interpellent.
D’abord, refuser d’être symbole n’est pas une chose problématique. Surtout vis-à-vis de la modestie et de la discretion dont ont fait preuve les deux survivants. A l’heure de la surmédiatisation, c’est une belle leçon de vie que j’admire profondément. Et sincèrement.
Ensuite, j’aurais étrangement l’impression, si en effet on enterrait un soldat au Panthéon pour cette raison-là, qu’on voudrait non pas faire un symbole, mais plutôt oublier que la guerre a eu lieu, il y a à la fois longtemps, et pas longtemps. Longtemps parce que ça fera bientôt 100 ans. Pas longtemps parce que nous en avons été les contemporains, par rapport à d’autres guerres historiques comme au temps de la guerre de 100 ans…
Pour avoir toujours baigné dans un univers d’Histoire, grâce à un père qui aimait enseigner à ses enfants les tenants et les aboutissants des choses, j’ai toujours eu la sensation que les deux guerres mondiales du 20e siècle étaient terriblement proches de moi, avec toujours une inquiétude en sourdine, celle qu’on dit « jamais deux sans trois » (entendons-nous bien : je n’occulte pas ce qui s’est passé en Indochine ou en Algérie, je parle simplement du sol français).
Bien sûr qu’il faut aller de l’avant, mais j’ai peur de l’oubli. Déjà, une foule de gens, jeunes et moins jeunes, ne savent plus à quoi correspondent le 11 novembre, le 8 mai, le 14 juillet… Et quand on oublie le passé, on a toutes les ‘chances’ de reproduire les mêmes causes, conséquences et effet.
En tout état de cause, dormez bien, Monsieur de Cazenave, vous avez mérité le repos…
Pourquoi cette entrée en matière ?
Parce que l’avant-dernier Poilu, Louis de Cazenave, est mort hier à l’âge de 110 ans.
Et c’est le terme ‘avant-dernier’ qui m’a fait prendre conscience d’une chose : il ne reste plus qu’un seul survivant de la der des ders, Lazare Ponticelli, également 110 ans.
En feuilletant le net, j’apprends que Jacques Chirac souhaitait que lorsque le dernier Poilu quitterait ce monde, il soit enterré au Panthéon, avec les honneurs nationaux, ce qu’aussi bien Cazenave que Ponticelli ont fermement réfusé, en alléguant, non sans raison, que c’était avant qu’il aurait fallu faire quelque chose pour ceux qui étaient dans les tranchées, qu’il n’était pas question que le dernier soit au Panthéon, alors que tant d’autres, près de 9 millions, sont tombés entre 1914 et 1918.
Deux choses m’interpellent.
D’abord, refuser d’être symbole n’est pas une chose problématique. Surtout vis-à-vis de la modestie et de la discretion dont ont fait preuve les deux survivants. A l’heure de la surmédiatisation, c’est une belle leçon de vie que j’admire profondément. Et sincèrement.
Ensuite, j’aurais étrangement l’impression, si en effet on enterrait un soldat au Panthéon pour cette raison-là, qu’on voudrait non pas faire un symbole, mais plutôt oublier que la guerre a eu lieu, il y a à la fois longtemps, et pas longtemps. Longtemps parce que ça fera bientôt 100 ans. Pas longtemps parce que nous en avons été les contemporains, par rapport à d’autres guerres historiques comme au temps de la guerre de 100 ans…
Pour avoir toujours baigné dans un univers d’Histoire, grâce à un père qui aimait enseigner à ses enfants les tenants et les aboutissants des choses, j’ai toujours eu la sensation que les deux guerres mondiales du 20e siècle étaient terriblement proches de moi, avec toujours une inquiétude en sourdine, celle qu’on dit « jamais deux sans trois » (entendons-nous bien : je n’occulte pas ce qui s’est passé en Indochine ou en Algérie, je parle simplement du sol français).
Bien sûr qu’il faut aller de l’avant, mais j’ai peur de l’oubli. Déjà, une foule de gens, jeunes et moins jeunes, ne savent plus à quoi correspondent le 11 novembre, le 8 mai, le 14 juillet… Et quand on oublie le passé, on a toutes les ‘chances’ de reproduire les mêmes causes, conséquences et effet.
En tout état de cause, dormez bien, Monsieur de Cazenave, vous avez mérité le repos…